Accompagnement des processus naturels

Accompagnement des processus naturels

L’accompagnement des processus naturels tels que l’érosion côtière, la montée du niveau de la mer et la dynamique des vagues consiste à les accepter plutôt que de lutter contre. Cette démarche consiste à s’appuyer sur les « solutions fondées sur la nature ».

L’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) les définit comme « les actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité ». Ces actions sont envisageables sur des zones naturelles ou présentant peu d’enjeux. Les solutions fondées sur la nature peuvent représenter une alternative économiquement viable et durable aux opérations de génie civil et d’investissements technologiques.

Les écosystèmes littoraux comme les plages, dunes, marais et prés salés, estuaires permettent de minimiser les risques littoraux en constituant des espaces tampons et des barrières naturelles face au vent, à la houle et au sable. Les systèmes dunes-plages réduisent par exemple les risques d’érosion en maintenant un stock de sable ainsi que les risques submersion en constituant un obstacle face aux vagues. Les zones humides côtières, quant à elles, jouent le rôle de zones tampon en stockant de l’eau en cas de submersion.

Les solutions fondées sur la nature se déclinent en quatre types d’actions :

  • La préservation d’écosystèmes naturels
  • L’amélioration de la gestion des écosystèmes naturels
  • La restauration ou la renaturation d’écosystèmes naturels
  • La création de milieux naturels

Parmi ces solutions, la végétalisation des dunes est une technique qui consiste à implanter des végétaux sur les dunes, afin de les maintenir.

Une autre solution fondée sur la nature est celle du « laisser-faire », voire de la dépoldérisation, qui consiste à laisser les phénomènes d’érosion et de submersion affecter le trait de côte.


La restauration par dépoldérisation

Image d’illustration des polders situés dans la réserve naturelle de Beauguillot dans la Manche

Un « polder » est une terre conquise sur la mer par l’endiguement de marais, principalement à des fins agricoles. La dépoldérisation est une solution qui vise à redonner au trait de côte son caractère mobile et à restaurer un espace tampon entre la terre et la mer, en permettant à cette dernière d’envahir une partie des côtes. La dépoldérisation permet d’absorber l’énergie de la mer et des tempêtes et au final de protéger des espaces à proximité dans lesquels des enjeux plus importants peuvent se trouver. Elle a également pour avantages de préserver la biodiversité et d’offrir de nouveaux habitats pour la faune et la flore.

Cette action implique le démantèlement d’infrastructures telles que des routes littorales, des digues et autres aménagements impactant la dynamique littorale, ou encore l’abandon de ces infrastructures qui, en l’absence d’entretien et face à la force des aléas, se dégradent et finissent par être détruites.


Le projet « adapto » du Conservatoire du Littoral

De 2017 et début 2023, le Conservatoire du littoral a porté le projet « adapto », qui avait pour objectif d’explorer des solutions souples d’adaptation des territoires littoraux naturels face à l’érosion et à la submersion marine, accentuées par les changements climatiques.

De 2017 et début 2023, le Conservatoire du littoral a porté le projet « adapto », qui avait pour objectif d’explorer des solutions souples d’adaptation des territoires littoraux naturels face à l’érosion et à la submersion marine, accentuées par les changements climatiques.

Sur 10 sites pilotes en France, le projet adapto a contribué à démontrer l’intérêt de solutions s’appuyant sur les dynamiques littorales et les espaces naturels, pour une adaptation efficace et durable des espaces littoraux au changement climatique, contribuant ainsi à redonner de la mobilité au trait de côte dans des espaces où les enjeux humains sont peu présents.

Fort de la réussite des ces premières opérations mises en œuvre, le Conservatoire du littoral poursuit l’aventure à compter de l’été 2024, avec le projet adapto + qui va notamment concerner deux sites d’expérimentation dans la Manche : le marais de la Claire Douve (de Saint-Jean-le-Thomas à Genêts) et les marais du Val de Saire (de Fermanville à Gatteville-Phare).