La lutte active dure

La « lutte active dure » est le mode de gestion historique, encore aujourd’hui le plus répandu sur le littoral. La lutte active dure repose sur l’utilisation d’infrastructures et de technologies (digues, enrochements, perrés, épis, etc.) construites pour prévenir, atténuer ou gérer les risques locaux d’érosion et/ou de submersion. Ces techniques contribuent à artificialiser le littoral en vue de maintenir le trait de côte ou favoriser l’accumulation locale de sable. Si ce mode de gestion a l’avantage de fixer immédiatement le trait de côte et donc de protéger les enjeux situés en arrière, il est de plus en plus questionné pour son coût, son impact paysager et son efficacité. Les techniques dures ont par ailleurs tendance à reporter progressivement les processus d’érosion aux pourtours de l’ouvrage voire sur une distance de plusieurs kilomètres.

Ces ouvrages possèdent ainsi un certain nombre d’inconvénients parmi lesquels :

  • un abaissement du niveau de la plage
  • un risque de rupture brutale du mur lors de tempêtes
  • une protection uniquement locale
  • une augmentation de l’érosion en aval
  • des solutions très impactantes sur le paysage

Même si la protection des biens et des personnes par la construction d’ouvrages d’ingénierie civile reste encore aujourd’hui, dans les faits, l’option privilégiée pour réduire les risques littoraux, la « lutte active dure » ne peut plus constituer l’unique réponse, notamment face à la hausse du niveau marin et à l’augmentation à venir, en intensité et en fréquence, des évènements extrêmes dus au dérèglement climatique.

Parmi les ouvrages de protection « dure » les plus courants sur les côtes manchoises, on trouve :

Les digues et ouvrages longitudinaux en enrochements

Disposés parallèlement au trait de côte, ils sont conçus pour empêcher l’effet érosif des vagues ou pour protéger de zones basses des submersions marines.

Ouvrage longitudinal en enrochement à Barneville-Carteret pour lutter contre l’érosion
Système d’endiguement à Quinéville pour protéger les zones basses submersibles
Les épis

Disposés perpendiculairement au trait de côte, les épis ont pour fonction de réduire le transport du sable le long de la côte, qui transite sous l’action du courant de dérive littorale. S’ils permettent d’accumuler du sable en amont de l’ouvrage, à l’inverse, ils reportent une érosion en aval.

Batterie d’épis sur la plage d’Agon-Coutainville
Cale de Blainville-sur-Mer jouant la fonction d’épis, avec une érosion très marquée en aval de dérive
Les structures en géotextiles

Ces tubes en géotextile injectées de sable présentent l’avantage d’être de construction simple et d’être réversibles. Ils jouent le rôle de barre littorale d’avant-côte. Le retour d’expérience sur ces structures reste toutefois limité.

Les géotextiles sur la plage de Gouville-sur-mer