Lutte active souple

La « lutte active souple » qui s’inscrit dans le concept de « construire avec la nature » a pour objectif de s’adapter à l’environnement naturel voire de s’appuyer sur les fonctionnalités des écosystèmes. Cette approche en général réversible et peu impactante sur l’environnement est aujourd’hui mise en avant face aux enjeux soulevés par le dérèglement climatique. Ces techniques souples possèdent toutefois leurs limites notamment en termes de viabilité sur la durée. La lutte active souple est à considérer en fonction des enjeux. La stratégie nationale de gestion du trait de côte (Ministère de l’Écologie, 2013) recommande, dans les zones urbaines ou semi-urbaines, de réfléchir à des projets à long terme de relocalisation des biens et des enjeux, mais conseille d’utiliser, comme solutions à court et moyen termes, des techniques définies comme « souples ». Parmi ces techniques, nous pouvons mentionner :

Le rechargement de sable

L’objectif de cette technique, de plus en plus utilisée en France depuis les années 2000, est de rééquilibrer le stock de sable de la plage par un apport externe de matériaux permettant de compenser les effets de l’érosion côtière. L’apport artificiel de sable permet d’augmenter le volume de sédiments sur une plage, d’augmenter la surface récréative et de la sécuriser contre l’érosion. C’est une méthode très répandue à travers le monde, mais son efficacité varie selon la dynamique du site, les facteurs d’érosion et les caractéristiques du sable apporté. Dans tous les cas un rechargement ne permet pas de régler l’origine du déséquilibre mais simplement de le compenser. Ainsi, des rechargements réguliers doivent être pris en compte dans le calcul des volumes disponibles et des coûts engendrés.

Opération de rechargement sédimentaire (©OUEST-FRANCE)
La gestion souple des dunes

L’objectif de gestion est multifonctionnel, il s’agit à la fois de protéger l’arrière-pays, de conserver un écosystème rare et original, d’économiser une ressource sédimentaire limitée, et de participer à la prévention des risques d’érosion et de submersion. Lors d’une tempête, les dunes servent à la fois de rempart contre l’assaut des vagues et de stock de sable pour compenser celui qui est emporté par la mer. Il ne s’agit donc pas de les fixer, mais plutôt de leur conserver un certain degré de mobilité qui leur permettent de s’ajuster aux changements et de continuer à jouer leur rôle d’amortisseur. Les dunes sont principalement concernées par le transport éolien qui peut être modéré par des méthodes douces consistant à les protéger à l’aide de structures légères piégeant le sable. Dans certains cas, la dune peut même gagner du terrain face à la mer. La plantation végétale, la pose de rideau brise-vent, le recouvrement par des branchages, le reprofilage et la canalisation de la fréquentation améliorent ainsi la résilience et la pérennité des cordons dunaires.

Aménagement de ganivelles dans les dunes d’Hatainville
Les pieux hydrauliques

Les pieux hydrauliques sont constitués de pieux en bois plantés verticalement sur la plage suivant un espacement régulier. Ils peuvent être implantés parallèlement ou perpendiculairement au rivage, souvent sur plusieurs dizaines de mètres Ces ouvrages perméables sont utilisés pour dissiper l’énergie des vagues, limitant ainsi le transport de sédiments et favorisant la stabilité de la plage. Les résultats obtenus par les pieux hydrauliques restent toutefois contrastés et peu concluants.

Pieux hydrauliques installés devant la Poulette à Agon-Coutainville