Imaginer le littoral manchois de demain
La meilleure façon d’adapter les territoires littoraux exposés aux risques côtiers et aux dérèglements climatiques consiste à procéder à leur recomposition spatiale. Il s’agit de repenser et de réagencer les espaces et activités pour les rendre moins vulnérables. Afin d’apporter des éléments de compréhension sur les transformations à venir du littoral manchois et sur les stratégies d’adaptation possibles à mettre en œuvre, nous avons imaginé une commune « type » manchoise qui concentre les enjeux de gestion liés aux risques littoraux à l’échelle de notre département. Face à ces enjeux, nous proposons une trajectoire d’évolution possible vers un territoire plus résilient.
Soulloville-sur-Mer : une commune littorale « fictive » aujourd’hui, en 2050 et 2100
Cette commune fictive est représentative de plusieurs sites manchois. Si elle est imaginaire, cette commune est pensée en agrégeant plusieurs configurations réelles de façon à pouvoir regrouper sur un même espace, l’ensemble des défis de gestion lié aux risques littoraux : une côte basse sableuse très sensible à l’érosion sur laquelle s’est développée une station balnéaire (résidences secondaires, camping; etc.), des zones humides arrière-littorales drainées au début du XXème siècle et dorénavant urbanisées (habitats, zone commerciale, zone d’activités conchylicoles, etc.).
Afin d’anticiper le recul du trait de côte et l’envahissement progressif des zones basses (submersion marine, remontée de nappe, débordement de cours d’eau côtiers), une recomposition spatiale progressive a été mise en œuvre dont trois moments sont représentés : en 2024 (situation de départ), en 2050 et en 2100. cette transformation vise à :
- réduire durablement la vulnérabilité des biens et des personnes,
- renaturer le littoral en restaurant les écosystèmes naturels,
- repenser l’aménagement à l’échelle littorale et rétro-littoral, en éloignant les enjeux vulnérables des zones d’aléas tout en maitrisant l’urbanisation.
- garantir l’attractivité de la commune.
Dans le scénario 2050, le recul du trait de côte s’est intensifié. La première phase du projet de recomposition spatiale concerne la relocalisation des enjeux les plus vulnérables : camping de bord de mer, habitats isolés sur le cordon dunaire, constructions dans les zones les plus basses, station d’épuration, centre commercial, etc.
Dans le scénario 2100, le territoire poursuit sa recomposition : restauration de dunes, adaptation du bâti aux inondations, développement de nouvelles filières agricoles, construction d’une nouvelle zone conchylicole, etc. Les ouvrages de protection contre la mer ont été démantelés de manière anticipée face à l’intensification des aléas côtiers et aux coûts toujours croissants de leur entretien.
Cliquez sur la carte ci-dessous pour accéder aux trois temporalités (2024, 2050 et 2100) et aux transformations de cette commune fictive :