Exemples d’opérations d’adaptation en France

Exemples d’opérations d’adaptation en France

Au regard du faible nombre d’outils disponibles et de la prise de conscience encore récente de l’évolution défavorable des risques littoraux dans le contexte du changement climatique, les opérations de relocalisation restent en France, pour le moment, encore limitées. Cependant, quelques collectivités particulièrement impactées par les risques côtiers ont entamé des opérations de recomposition spatiale ou des réflexions visant à relocaliser des biens menacés.

Le site du Petit et du Grand Travers entre Carnon et la Grande-Motte (Hérault)

Le lido de l’Or est un cordon littoral sableux de 2 kilomètres de long, en bord de Méditerranée. Il s’étend sur 60 hectares entre Carnon et la Grande Motte. Ce projet ADAPTO de réaménagement et de renaturation s’est articulé autour de la suppression de la route départementale la plus proche de la plage et le développement de nouvelles infrastructures d’accueil et de mobilité du public en retrait du cordon dunaire. Ce recul stratégique résulte d’une réflexion engagée dans les années 2000 pour restaurer cet espace naturel et lutter contre son érosion tout en maintenant la capacité d’accueil et l’usage balnéaire de ses plages.

Plus d’infos : https://www.lifeadapto.eu/petit-et-grand-travers.html

La plage du lido à Sète (Hérault)

Le projet de réhabilitation du Lido de Sète à Marseillan, destiné à lutter contre l’érosion de la plage, associe la réalisation de nouvelles infrastructures (déplacement de la route, création de zones de stationnement, piste cyclable), des mesures de protection du littoral (nouveau profilage et élargissement de la plage) et de mise en valeur des espaces naturels et des activités économiques (tourisme, viticulture, conchyliculture, petits métiers).

Plus d’infos : https://www.agglopole.fr/preserverrecycler/agir-pour-la-nature/lamenagement-durable-du-lido-de-sete-a-marseillan/

Le projet Basse Sâane 2050 ( Seine-Maritime)

Initié en 2012, le projet territorial de la vallée de la basse Saâne doit permettre de passer d’une situation de vulnérabilité aux risques côtiers à un territoire résilient au dérèglement climatique, au travers d’un ambitieux programme de recomposition territoriale. Sur le terrain, le projet Basse Saâne 2050 se déploie sur trois chantiers prioritaires :
● La construction de la station d’épuration de Longueil et la création (ou la rénovation) des réseaux d’assainissement ;
● La création à Quiberville d’un nouvel équipement touristique destiné à prendre le relais de l’actuel camping de la Plage dont le maintien à son emplacement actuel situé en zone inondable n’est plus possible.
● L’aménagement d’un ouvrage hydraulique de connexion de la Saâne à la mer, et la restauration du cours de la Saâne sur l’emplacement de l’ancien camping.

Plus d’infos: https://basse-saane-2050.com/

La commune du prêcheur (Martinique)

Petite commune au nord de la Martinique, sur la côte caribéenne, la ville du Prêcheur qui présente une zone à risques de submersion pourrait mener, dans les prochaines années, la première opération d’ampleur à l’échelle nationale de relocalisation de biens d’habitations en France. Le projet vise à déplacer l’école située en zone à risques et à proposer une offre de relogement attractive aux 300 habitants des zones exposées au recul du trait de côte et aux risques naturels. Le projet pourrait s’étaler sur une durée de 30 ans.

Plus d’infos : https://www.klima.ong/recomposition-spatiale-dun-bourg-martiniquais/

La commune d’Ault (Somme)

La commune subit l’érosion rapide de sa falaise de craie (70 cm de recul annuel de falaise) liée à la conjonction des phénomènes d’infiltration par le haut de la falaise et d’érosion par la mer en pied de falaise. Plusieurs ilots et rues ont déjà disparus ces dernières décennies et près de 80 éléments bâtis et 1,7 km de voirie sont aujourd’hui menacés. La commune d’Ault développe une nouvelle stratégie d’adaptation et de revalorisation de son cœur de ville et de son front de mer : un projet de relocalisation vise à déplacer des enjeux de la falaise urbanisée vers l’arrière-littoral. Le projet est rendu possible par l’acquisition en 2004, par le Syndicat Mixte Baie de Somme-Grand Littoral Picard d’une ancienne villégiature balnéaire construite au cœur d’un espace de 7 ha.

Plus d’infos : https://www.baiedesomme.org/themes/2223-1001-ault

Lacanau (Gironde)

Confrontée à l’avancée de l’océan Atlantique, la station balnéaire de Lacanau construit des ouvrages côtiers en attendant de devoir peut-être, à l’horizon 2050, relocaliser des habitations et commerces.

D’une part, « la ville de Lacanau a décidé pour la période 2020 à 2030, d’édifier un nouvel ouvrage pour protéger la station jusqu’en 2050. La décision de la relocalisation des premières lignes du front de mer n’est en effet pas encore décidée et il faudra continuer à protéger les biens et les personnes, au regard de nos études menées en tenant compte des aléas marins à venir avec le changement climatique », explique Éléonore Geneau, chargée de mission littoral et développement durable pour la commune.

D’autre part, la ville a déjà décidé de relocaliser ses biens publics les plus exposés à l’érosion côtière, à savoir le poste de secours central, la maison de la glisse et les parkings littoraux. « La question des biens privés ne se pose pas encore. On l’étudie pour l’instant, avec une nouvelle étude qui va démarrer dans les prochaines semaines, la loi Climat nous donne de nouveaux outils qui restent récents ». La ville de Lacanau a pour sa part, estimé à 450 millions d’euros, le coût pour déplacer près de 1 200 logements et commerces implantés dans le périmètre de vulnérabilité du front de mer. « Et ce, sans reconstruire et sans renaturer. L’adaptation va être un facteur-clé de l’attractivité des territoires exposés », déclare encore Éléonore Geneau.

Elle ajoute que « le maire de Lacanau appelle à des financements de la recomposition spatiale reposant sur une solidarité nationale. Les propositions pour la loi de finances 2025 ne doivent pas uniquement concerner les projets de relocalisation qui se mettront en œuvre sur une dizaine d’années, mais il faut continuer à gérer l’urgence, le quotidien et diversifier les sources de financement. L’État et les collectivités ne pourront pas être les seuls contributeurs, il faut qu’on aille vers des montages financiers intelligents ».

Plus d’infos :
https://www.giplittoral.fr/actualites/lancement-des-etudes-de-recomposition-spatiale-lacanau