Le nouveau dispositif de suivi

Un nouveau dispositif départemental d’observation et d’acquisition de connaissances sur le littoral manchois est en place depuis 2023 ! Il doit permettre de renforcer la compréhension des évolutions du littoral et de la dynamique côtière, de disposer de moyens d’évaluation et de suivi des risques liés à l’érosion et aux conséquences du changement climatique (évènements extrêmes et élévation du niveau de la mer), de mieux anticiper ces évolutions par la définition des actions à mettre en œuvre, de contribuer à affiner les choix stratégiques de gestion du trait de côte, portés par les gestionnaires du littoral.

Organisation et partenariat

Le nouveau dispositif départemental repose notamment sur :

  • un marché public (2023-2025) établi par le Département avec un bureau d’étude spécialisé en génie côtier (EGIS Water Maritime – ex CASAGEC) et un opérateur spécialisé dans les prestations techniques par drone (Instadrone), pour la réalisation de campagnes d’acquisition de données morpho-sédimentaires (2 à 3 fois par an) par moyens terrestres et aériens, et la production d’indicateurs d’état côtier.
  • un partenariat scientifique (2024-2027) établi entre le Département et l’Institut national des sciences et techniques de la mer (INTECHMER) basé à Cherbourg-en-Cotentin, dans le cadre du projet MoCôManche pour l’étude de la mobilité du trait de Côte sur le littoral du département de la Manche. Intechmer est une équipe de recherche du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) rattachée au laboratoire universitaire des sciences appliquées de Cherbourg (LUSAC) qui dépend de l’Université de Caen.

Les partenaires techniques :

La Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) de la Manche et le Réseau d’observation du littoral (ROL) de Normandie et des Hauts de France, en tant que producteurs de données d’observation sur l’évolution du littoral manchois, contribuent également à l’observatoire départemental du trait de côte manchois.

Les partenaires financiers :

Les modalités de suivi

Les suivis topographiques terrestres

Des récepteurs de géolocalisation par satellite à précision centimétrique, permettent l’acquisition de points topographiques tous les mètres, permettant d’appréhender toutes les morphologies d’estran et de dune (rupture de pente, berme, brèche…). Les levés sont réalisés préférentiellement lors de marées basses en période de vive-eau, permettant de couvrir une emprise allant de la profondeur de fermeture en limite basse jusqu’à l’arrière-dune en limite haute, intégrant donc la position du trait de côte.
Un quad est utilisé pour accéder aux stations de suivi et lever une partie des profils. Les zones en eau (bâches inondées notamment) et les cordons dunaires sont levés à pied à l’aide d’une canne topographique.

Les sites suivis par moyens terrestres
Les données produites
  • des profils topographiques
  • des reportages photographiques avec des reconductions de photographies à l’identique
  • des indicateurs de suivi de l’évolution du littoral à partir des interprétations des données topographiques

Les suivis topographiques par drone

La topographie par drone à l’aide de levés photogrammétriques, voire de levés LiDAR (pour les sites ateliers suivis par Intechmer) permet d’établir une cartographie régulière d’un secteur littoral pour en surveiller les changements. Ainsi, il est possible de suivre l’évolution d’une plage, l’état d’un ouvrage, etc.

La topographie par drone permet de couvrir de grandes zones. Ces suivis par drone nécessitent une mission topographique préalable visant à positionner précisément des points de calages au sol, relevés par un récepteur de géolocalisation par satellite à précision centimétrique.

Les sites suivis par drone

Dans une approche complémentaire à celle mis en place par la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de la Manche qui surveille une vingtaine de sites sensibles à l’érosion côtière depuis 2019, le Département suit une quinzaine de sites sensibles sur la façade ouest de la Manche :

  • Saint-Jean-le-Thomas
  • Saint-Pair-sur-Mer (embouchure du Thar)
  • Donville-les-Bains
  • Hauteville-sur-Mer et Montmartin-sur-Mer
  • Gouville-sur-Mer (commune déléguée de Gouville)
  • Pirou plage (secteur nord et sud du perré)
  • Créances (secteur printania)
  • Bretteville-sur-Ay (secteur urbanisé de Bretteville-sur-Ay plage)
  • Denneville plage (secteur urbanisé)
  • Port-Bail-sur-Mer (commune délégué de Portbail)
  • Barneville-Carteret (Barneville plage)
  • Siouville-Hague (secteur urbanisé)
Les données produites
  • Une orthophotographie (image aérienne géoréférencée)
  • Un modèle numérique de terrain (carte 3D)
  • Un nuage de points XYZ géoréférencés et représentatifs
  • Un levé de la position du trait de côte sur les secteurs d’acquisition
  • Un reportage photographique avec des reconductions de photo à l’identique entre chaque campagne

Les suivis photographiques

Que ce soit lors des levés terrestres ou aériens, des suivis photographiques sont mis en œuvre pour compléter les suivis topographiques, pour une information visuelle permettant d’appréhender l’évolution du couvert végétal, le niveau d’ensablement des estrans, la formation de microfalaise, l’état des accès à la mer, etc.

Les photographies prises au sol
Exemple de reportage photographique avec, un cliché orienté perpendiculairement à gauche du profil, un cliché orienté perpendiculairement à droite du profil, un cliché dos à la mer et un cliché panoramique du cordon dunaire.
Les photographies prises au drone
Exemple de reconduction de photos aériennes à Hauteville-sur-Mer : campagnes de juin (à gauche) et octobre (à droite) 2023